Des truculentes insignifiances
Un atout des journaux en ligne réside dans la diversité des rédacteurs, le plus anonyme côtoyant le plus renommé.
Aussi est-ce avec un plaisir non-dissimulé que j'ai appris la création d'un blog tenu par Lewis Trondheim lui-même, figure de proue de ce que la presse spécialisée qualifie de "nouvelle B.D.", au point d'avoir remporté le grand prix (ou prix d'honneur)(ou je ne sais trop quelle consécration grandiose) du dernier festival d'Angoulême.
Les petits riens narrent les turpitudes quotidiennes d'un auteur prolixe, à travers le Festival d'Angoulème, les rencontres avec ses amis bédéastes (tiens, sympa comme néologisme)(mais en est-ce seulement un)(n'importe) ou non, l'adoption d'un chaton ou simplement des bêtises de grand adolescent pas encore revenu de tout.
Comme souvent chez Trondheim, les personnages ont des têtes animales (chères aux amateurs de Donjon ou de Lapinot), Lewis lui-même se représentant selon les interprétations en perruche ou en chouette. L'expressivité des personnages n'en est que meilleure, et le sourire n'en vient que plus facilement.
L'humour est en effet omniprésent, un humour léger, ironique, parfois potache, souvent fait d'auto-dérision, toujours empreint de tendresse. Un humour frais dirai-je, qui fait mouche mine de rien.
Il est à noter que dans un souci de préservation de la propriété intellectuelle, les notes vont s'estompant avec le temps, limitant la lecture aux cinq voire six (pour les bons yeux) dernières notes.