De la perpétuation des traditions
C'est la période, tout le monde y
passe, dans la joie et l'allégresse, les blogs en tête de peloton, le
principe d'actualité actualisée aidant.
Noël, donc, son cortège
de cadeaux, ses libations obligées, ses icônes dénaturées, et son
omniprésence, quelques soient vos dogmes et convictions. Noël est
partout, sacré lui, et s'il vous est venu à l'idée de vous en
prémunir en vous plongeant dans les électrons, je ne doute pas que vous
ayez été déçu. A croire que le bonhomme Coca-Cola aura étendu son
emprise rougeâtre sur le moindre vecteur de communication,
gratuitement, à la seule bonne volonté de séides innocents ...
We wish you a merry ...
Et les blogs en regorgent. La première inquiétude fut le mail, un illustre inconnu sur le blog duquel vous êtes passé critiquer, de manière vaguement constructive, avant d'en oublier la seule existence, vous envoie un mail personnalisé, avec la bonne dose de smileys festifs, pour vous le souhaiter bon et heureux, à vous, vos proches, vos amis, votre chien, votre voisin, paix et amour sur vos têtes.
Vous aviez déjà été alerté pendant presqu'un mois, par autant de flashs subliminaux, intercalés chaque jour entre deux propos classiques. Le calendrier de l'Avent appelle-t'on ça. Une fenêtre quotidienne, une porte, un renvoi, vers une pensée, une recette, une réflexion, un rituel préalable pour se motiver, allez les p'tits gars, c'est pour bientôt, on y croie, on s'y prépare.
Vient alors ce fatidique 24 décembre, naissance du commercial toutes religions confondues, l'approximative apparition d'un christ n'ayant somme toute guère d'importance. Et c'est le déferlement. Prenez une note, sur quelque blog que ce soit, et quelqu'en soit le contenu, vous y pêcherez invariablement le cri de ralliement de la horde, le Joyeux Noël ! de rigueur, lancé au rédacteur, aux lecteurs aux autres commentateurs, qui répondront de la sorte, membres euphorisés de la même confrérie.
Noël, joyeux Noël, bon baisers ...
Et les rédacteurs de s'y adonner à leur tour, à grand renfort de Père Noël, de chants de Noël, de guirlandes virtuelles et de voeux de bonheur. Le ton peut être enchanté, émerveillé, caustique, ironique, détourné, il est encore et toujours question de voeux de bonheur, d'amour, de félicité et de joie. A ce jour, deux notes ont retenu mon attention avec un plaisir non dissimulé, pour l'angle sous lequel est abordée la question.
Boulet, paranoïaque averti, tient à nous mettre en garde contre les ignominies qui nous guettent en cette date maudite. Les Klaquettes, quant à elles, s'emploient à démystifier le grand barbu en costume rouge, sur la foi d'une dépêche à la teneur alarmante, servie par un photo-montage sinistre.
Et le pire dans tout ça, voyez-vous, c'est que de mémoire d'aigri, il y avait longtemps que je n'avais passé un aussi heureux réveillon. Comme quoi ...