De l'avenir de la jeunesse [ATTENTION NOTE DESAGREABLE]
La réaction de la jeunesse ! C'est ça ! Voilà la définition que je cherchais. Empruntée à Joann Sfarr invité de France Inter.
La réaction de la jeunesse. Comment mieux exprimer ce retour des jeunes à l'ordre moral ou à l'ordre religieux.
N'était-il pas question ces derniers jours de Holy Wins (la Sainteté l'Emporte),
en réaction à Halloween (non que j'agrée ou conteste cette fête
importée par les confiseurs, elle me parle de monstres et de
déguisements, mais ce n'est pas le propos ...). Concerts de rock pieux
et prières. Il y a toujours quelque chose qui me chiffonne à l'idée que
le rock ne soit pas hérésie et faux prophètes, comme si la levée de
boucliers consécutive à son apparition n'évoquait pas la subversion et
la perversion, comme si son introduction auprès d'une jeunesse
engoncée, justement, n'avait pas contribuée à son émancipation - à
l'époque. Là n'est pas le question, au demeurant, pas plus que je ne
prétends interdire aux jeunesses catholiques de faire la fête. Ce qui
m'affole est que le fait n'est pas celui de vieux bigots ou de notables
bien-pensants, mais bien de jeunes, d'individus encore assez frais pour
ne pas s'être ancrés dans un mode de pensée définitif.
Positivisme
naïf ou optimisme insoupçonné, j'ai toujours eu espoir en l'avenir,
convaincu, naïvement convaincu que les enfants changeraient ce monde
d'adultes qui tourne si mal. Quand je vois ce que sont devenus les
enfants d'hier, et ce que sont ceux d'aujourd'hui, je m'inquiète.
Je
serais mal placé pour prétendre qu'il faut prendre les armes, s'engager
dans la lutte ou militer, le cul sur ma chaise, les doigts sur mon
clavier. Et mon discours de vieux con m'agace autant que vous (je vous
l'infligerai quand même). Mais réfléchissons, bon dieu ! J'ai
parfois l'impression que l'esprit critique s'arrête au choix de la
marque de fringue, que la révolte n'est qu'un alibi dérisoire à une
provocation de circonstance, que l'imagination se cantonne à son
alimentation télévisuelle.
Je ne puis condamner quiconque, faute
d'une connaissance exhaustive, je me contente de frémir en songeant que
rien ne change, que l'énergie débordante de la jeunesse n'influence
plus la société, pardon, ne la fais plus avancer, et je me dis que les
prochaines élections présidentielles vont redonner un coup de jeune à
l'ordre moral ... Il est déjà en bonne voie.
Alors peut-être que
c'est la globalisation qui veut ça, peut-être que le jeune est perçu au
choix comme un consommateur ou comme un outil de travail bon marché,
peut-être que des militants, des engagés, des rebelles conscients
existent et luttent encore, peut-être que la jeunesse a encore des
rêves, peut-être que les parents ont eu la négligence de faire élever
les mômes par la télé, il n'en reste pas moins vrai que le grand soir
n'est pas pour demain, quoi que signifient les émeutes des derniers
jours.
A moins que soit moi qui n'ait pas encore su m'extraire de ma crise d'adolescence.