De l'occupation des lieux

Lyndon Wade est photographe, de pub, serait-il bon de préciser.
Mais surtout, c'est un photographe du numérique. Ainsi use-t-il abondamment de toute la latitude de retouche qu'offre la nouvelle photographie pour jouer de la mise en scène et de l'imaginaire.
Ainsi multiplie-t-il le photomontage par clonage, superposition, ou juxtaposition, se permettant de la sorte de mettre en scène l'improbable, une femme-araignée, un abordage de pirates, des porcs à la plage, avec force détails et théâtralisation forcenée des scènes.

Dans cet esprit, sont particulièrement intéressantes deux séries, The Lyndon Show, présentant des phénomènes de foire improbables, et Room 107, s'attachant à rentrer dans les chambres d'un motel.
Dans les deux séries, le cadre détermine la scène, une loge de cirque dans l'une, une chambre de motel dans l'autre, et naîtra la différence du détail uniquement, de sorte que nous soyons transporté entre différentes loges ou différentes chambres.

Par ailleurs, Lyndon Wade semble avoir une obsession pour la dynamique du mouvement.
Nombre de ses photographies prétendent restituer l'action en cours, en la figeant au coeur de son déroulement, à presqu'attendre que soit relâchée la touche pause pour que reprenne la scène.

Deux ... particularités ? spécificités ? qui lui confèrent un style pour le moins reconnaissable, dans un univers que je situerais à mi-chemin entre la scénographie lumineuse d'un David Lachapelle et une sombre féérie digne de Tim Burton, le tout sous-tendu par une certaine dénonciation de la société, par ses individus ou ses regroupements.

Jetez un oeil, faites-vous votre idée, pour ma part j'aime.

Florilège