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Sour Lounge
10 avril 2008

Des chemins de virtualité

182



Quand Alice s'interface,
Assise devant sa glace,
Elle grandit,
Rapetisse,

Expose ses facettes,

Et disserte,

Séduisante,

Face au public de masques.

Cette masse solitaire,
Vissée à même la nasse lui sourit,
La conspue,
L'encense ou la menace,
Selon les facéties de ses humeurs fantasques.

Sur une souris cyclope,
Elle saute de scène en scène,
De l'extatique félin au chapelier cinglé,
Lie connaissance cintrée,
Suite à observation ;
Peter cesse la hanter,
Distraite de la sorte.

Le garçon,
Lui,
S'ennuie,
Adossé à sa porte,
Sniffe un songe,
Diversion,
Puis s'envole en silence suriner ses souv'nirs en cieux imaginaires.

Alice aime qu'on la suive,
Symptôme du célibat ;
Sensuelle et sincère,
Son innocence l'assure d'un succès insouciant et les princes la pressent de messages incendiaires.

Elle saisit les instants,
Et ce faisant elle froisse la maîtresse sans conteste de la classe des cartes,
Despote incontestée,
Au souffle en proportion de sa poitrine obscène incisée du dessous.

La forcenée ordonne qu'on lui pose un corset,
Sombre,
Serré,
Sculptant ;
Une serrure sur les reins séquestre le désir,
Le soumet au caprice de votre majesté,
Un soupir l'asphyxie.

Peter,
Lui,
Se délasse,
Sous les caresses expertes d'une masseuse sévère,
Lascif sous le soleil,
Et soutient les oeillades que lui glisse Adonis aux muscles si gracieux.

Alice est transformée en sosie saisissant d'une succube indécente ;
Détenue à la laisse par un as de pique,
Elle dispense ses danses en spirales subversives.

Ses canines ont poussé,
Elle a soif de raisin,
Sa tresse est constellée d'escarboucles luisantes,
Ses iris s'assombrissent,
On succombe ou trépasse.

(M)alice a pris la place,
Transcende l'éducation et dépose la noblesse de l'édifice scabreux où elle se prélassait,
Malice impératrice.

Peter siffle un soupir,
S'excuse sans un espoir,
Sa messe est déjà dite,
Sa prêtresse l'a chassé avec les excréments,
Ne lui reste qu'à s'occire,
Couper sa connexion et reposer ses pas sur des sentiers réels.

Pour Peter et Malice,
L'assuétude s'est disjointe ;
L'une s'oublie en esquisses d'une vie fantasmée,
L'autre s'enfonce,
Sursautant,
En soucis fallacieux ;
Ne leur reste en l'espèce que l'étrange ressenti d'avoir saisi,
Séduits,
Une parcelle incertaine de passion impossible.

(Grmbl, perdu les crédits de l'illustration. Impossible donc de mentionner son auteur, veuille-t'il m'en pardonner ...
Ha non, c'est marqué sur l'image ...
Illustration de Rusty, donc, surnom d'Elodie, trouvé sur
Lostfish.fr

071214)

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Commentaires
D
... un breton digitalement vidéé égaré en ces lieux. Diables et binious !<br /> On peut au moins vous reconnaître d'interpeller de vos sybillines apartés (un Sysiphe ou deux, tant qu'il est question de remonter à la surface des choses destinées à être noyées).<br /> Agréablement surpris par votre passage, ceci dit.
D
Cliquetant de ci delà, me revoilà chez Alice (smarrant mais je crois bien que c'est le tout premier film que j'ai vu de ma vie au cinéma... passons) <br /> <br /> Cette (a)version-ci est sans aucun doute celle que je n'aurai jamais imaginé croiser. <br /> <br /> Ce que je préfère dans ce texte se sont ces images entrevues entre les lignes comme autant de messages subliminaux. <br /> <br /> Je dirais que le style est "incisif" dans tous les sens du terme. <br /> <br /> Et je crois bien que ça confirme ce que j'avais déjà pu lire de ci de là lors de mes pérégrinations cliquetantes.
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